Par Alexis Feertchak, membre fondateur de Geopragma*.

Un sous-marin de classe « Kilo-M ».

C’est une annonce tout à fait russe, un peu grandiloquente, comme on peut en lire régulièrement parmi les dépêches de l’agence TASS : «La Russie va mettre sur cale 22 navires de combat et de soutien en 2020». On retrouve en quelques mots cette avalanche tout soviétique de chiffres, qu’il faut présenter gonflés au maximum. Et comme beaucoup de lecteurs ne lisent que les titres (et les chapôs quand ils ont du temps devant eux), deux types de réactions se retrouvent immanquablement.

Catastrophistes, les premiers crient au Russe comme on crie au loup : le mur de l’est n’étant, dans leur esprit, pas tombé, Moscou est toujours (et sera probablement éternellement) la première des menaces pour l’Occident. En 2017, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, s’inquiétait ainsi de l’activité sous-marine de la Russie, selon lui «au plus haut depuis la Guerre froide», une drôle de déclaration reprise un peu partout dans la presse anglo-saxonne. Phrase vraiment étonnante : en 1991, l’URSS possédait 63 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SSBN en anglais) chargés d’assurer la dissuasion, 136 sous-marins nucléaires d’attaque (SSN) et lanceurs de missiles de croisière (SSGN), 63 sous-marins à propulsion conventionnels (SSK). La Russie compte aujourd’hui une grosse dizaine de SSBN, une vingtaine de SSN et de SSGN, une vingtaine de SSK. Et encore ! Le niveau de disponibilité de ces bâtiments est en réalité faible, la plupart datant des années 1980/1990 et attendant des refontes plus ou moins lourdes. Bref, à part pour faire peur, la comparaison otanienne n’avait guère d’intérêt.

Une corvette « Steregutschiy ».

Moqueurs, les seconds ironisent, déclarant, un brin péremptoires, que la marine russe (VMF pour Voïenno-Morskoï Flot) est un tas de ferraille qui rouille dans la glace de la mer de Barents. En 2015, on pouvait ainsi lire dans War is Boring un article au titre ronflant : «Russia’s navy is falling apart» (la marine russe tombe en morceaux). Le paradoxe est que les moqueurs ressemblent en miroir aux Russes quand ils se haussent ridiculement du col en prophétisant monts et merveilles (comme la mise en service prochaine de plusieurs paires de porte-avions nucléaires géants) : les frères ennemis font en réalité la même erreur, celle de comparer systématiquement les VMF à l’US Navy alors que la Guerre froide est finie et que le PIB russe (proche en valeur nominale de l’Italie, proche de l’Allemagne en PPA) voudrait qu’elles fussent comparées à la Royal Navy ou à la Marine nationale. Au 21e siècle, laissons aux Chinois l’ambition de parvenir à une parité navale avec les Etats-Unis. Dès lors que Russes ou Américains décident de comparer la marine russe à la marine américaine, les résultats de la première ne peuvent paraître que ridiculement faibles. Ce biais que l’on observe trop souvent des deux côtés de l’ancien mur ne peut qu’alimenter les rires des moqueurs ou les craintes des catastrophistes (mais ce sont souvent les mêmes, car alimenter faussement les craintes permet aux moqueurs de justifier des dépenses militaires toujours plus élevées outre-Atlantique).  

Frégate « Admiral Gorchkov ».

La réalité est tout autre, la marine russe étant l’illustration d’une puissance de taille intermédiaire qui se remet d’un effondrement passé et qui commence de nouveau de compter dans les affaires du monde, sans pour autant être l’égal (à part en matière nucléaire) des géants installés à Washington ou Pékin. Au-delà de son titre à la soviétique, la dépêche de TASS est paradigmatique de cette situation russe. En 2020, Moscou devrait mettre sur cale deux nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque de classe Yasen, trois sous-marins à propulsion conventionnelle de classe Kilo-M et Lada, deux nouvelles frégates de classe Admiral Gorchkov et deux porte-hélicoptères qui viendront en lieu et place des Mistral français finalement vendus à l’Egypte. Le reste des 22 bâtiments sera sans doute composé de petits navires lance-missiles, de corvettes et de navires de soutien. Tous ces navires qui entreront en service entre 2025 et 2030 dessinent les contours d’une marine qui, encore une fois, ne sera ni l’US Navy, ni la PLAN (Chine), mais qui se situera, par ses capacités, à un niveau au moins égal voire supérieur par certains aspects aux grandes marines européennes (France, Royaume-Uni, Italie) et asiatiques (Inde, Japon, Corée du Sud), avec une dimension davantage défensive (ce qui était déjà le cas sous l’URSS). Des capacités importantes qu’il faut néanmoins, en pratique, relativiser en raison d’un désavantage géographique structurel : il y a moins une marine russe que quatre (flottes du Nord, du Pacifique, de la mer Noire, de la mer Baltique), voire cinq (avec la flottille de la Caspienne), éloignées les unes des autres de plusieurs milliers de kilomètres. De ce point de vue là, l’ouverture de la route du Nord, en Arctique, est un élément stratégique qui réduit ce problème de l’éparpillement géographique des VMF (rappelons-nous lors de la guerre russo-japonaise de 1905 de l’écrasement de la flotte du Pacifique, qui n’a pu recevoir de renforts à temps). Mais ceci est un autre sujet (qu’il faut néanmoins conserver à l’esprit).

Sous-marin nucléaire de classe « Boreï ».

Ces chiffres de TASS reflètent donc une réelle montée en puissance (incomparable avec celle de la Chine qui construit tous les quatre ans l’équivalent de la Marine française) mais sont en réalité très logiques. Il faut pour les comprendre disposer du contexte de ces trente dernières années. De 1991 jusqu’au début des années 2010, la marine russe n’a construit quasiment aucun navire (elle en a exporté en revanche), se limitant à achever la construction de quelques coques mises sur cale à la fin de la Guerre froide (des sous-marins notamment, mais aussi une frégate, quelques destroyers et un croiseur nucléaire). Pour le coup, faute de moyens pour être entretenue, la Marine russe a commencé littéralement à «tomber en morceaux» pour reprendre l’expression de War is Boring. A la fin des années 2000 cependant, Vladimir Poutine a lancé un ambitieux plan de modernisation des VMF qui s’est matérialisé dans le plan d’armement 2011-2020, accordant une place prépondérante à la marine, pourtant historiquement parente pauvre des forces armées russes. Les ambitions étaient grandes avec plusieurs projets-phares, notamment :

  • Un sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SSBN) Boreï assurant la dissuasion ;
  • Un sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière (SSGN) Yasen et un sous-marin conventionnel (SSK) Lada pour la sous-marinade d’attaque ;
  • Une frégate multimissions ultramoderne Admiral Gorchkov (un peu l’équivalent de nos FREMM, mais mieux armée encore) ;
  • Une frégate moins sophistiquée Admiral Grigorovitch pour patienter avant l’arrivée des Gorchkov.

Petit navire lance-missile de classe « Buyan-M ».

Non seulement les ambitions de ce plan étaient beaucoup trop élevées eu égard aux dysfonctionnements structurels des chantiers navals russes (corruption et retards endémiques, qualité de fabrication défaillante, problèmes de sécurité, incendies, etc.), mais, dès 2014, les sanctions occidentales et la rupture des relations avec l’Ukraine (dont l’industrie navale fournissait de nombreuses pièces à la Russie, dont les turbines à gaz pour la propulsion des grands navires de surface) ont achevé d’enterrer sa réalisation. A ce jour, seuls 3 Boreï ont été mis en service (5 autres sont en construction), 1 Yasen (6 autres en construction), 1 Lada (3 en construction), 1 Gorchkov (5 autres en construction), 3 Grigorovitch (1 en construction, son avenir au sein de la marine russe étant incertain).

Faute de parvenir à renouveler sa flotte, c’est à un rude vide capacitaire que la marine russe risquait de se voir confrontée. Pour le pallier, les Russes ont suivi trois directions :

  • La modernisation plus ou moins profonde de certains grands navires et de sous-marins nucléaires soviétiques permet à Moscou de conserver une présence océanique minimale et d’assurer la composante navale de sa dissuasion nucléaire. Ce programme de modernisation est beaucoup moins avancé que prévu, mais devrait permettre à la Russie, d’ici la fin des années 2020, de conserver une dizaine de croiseurs et destroyers, une trentaine de sous-marins nucléaires (toutes catégories confondues). Ces navires seront néanmoins très anciens. Certains d’entre eux approcheront du demi-siècle en 2030.
  • La construction d’une flotte de petits navires lance-missiles permet à Moscou de protéger son littoral et même de développer beaucoup plus en profondeur une dissuasion conventionnelle inédite. Ces navires, dont beaucoup font moins de 1 000 tonnes de déplacement, sont en effet équipés des nouveaux missiles de croisière Kalibr, dont la version destinée aux frappes terrestres dispose d’une portée de 2 000 km (équivalent du Tomahawk américain, i.e.). Ce sont ces petits navires qui, depuis la mer Caspienne puis depuis la mer Méditerranée, ont frappé la Syrie dès 2015, faisant entrer la Russie dans le tout petit club des puissances ayant utilisé au combat des missiles de croisière mer-sol (historiquement les Etats-Unis, plus la France depuis 2017 avec des résultats… mitigés du fait des brouillages russes contre nos FREMM). Cette stratégie de «mosquito fleet» et de «kalibrisation» (formules utilisées par l’historien Igor Delanoe) a largement porté ses fruits. Depuis 2012, la Russie a mis en service 8 corvettes «kalibrisées», mais 18 sont par ailleurs en construction (soit un total de 26). Deux projets sont concernés, les Buyan-M (950 t) et les Ouragan (800 t), chaque navire emportant 8 missiles Kalibr dans des systèmes de lancement vertical en silos (VLS en anglais). Ajoutons la mise en service de 2 patrouilleurs hauturiers Bikov (4 en construction) qui peuvent emporter des Kalibr dans des conteneurs amovibles, ainsi que de 6 corvettes Steregutschiy (6 en construction, dont deux «kalibrisées»), navires de plus fort tonnage (qu’on qualifierait de frégates légères dans la classification OTAN) destinés à la lutte anti-sous-marine.
  • Pour compenser les retards du SSK Lada, Moscou reprend la production de Kilo (sous-marin conventionnel soviétique de la fin de la Guerre froide, surnommé «trou noir» dans l’OTAN pour son silence), mais dans une version modernisée. Les 6 Kilo-M mis en service depuis 2014 (6 autres sont en construction) peuvent emporter des Kalibr, aussi utilisés en Syrie par cette voie sous-marine.

Pour la Russie, la fabrication de ces petites corvettes et de ces sous-marins, ainsi que la réussite du processus de «kalibrisation» compensent en partie un bilan global très mitigé. Faut-il néanmoins conclure que cette stratégie minimaliste va immanquablement conduire les VMF à devenir une «green fleet», autrement dit à délaisser la haute mer pour se cantonner aux littoraux ? Le nouveau plan d’armements 2020-2027, qui accorde une moindre place à la marine et privilégie les forces terrestres et aériennes, peut le laisser penser.

Projet de porte-hélicoptères « Lavina ».

Pourtant, les annonces concernant les mises sur cale en 2020, ainsi que celles déjà effectuées en 2019 montrent qu’il n’en est rien, et que la Russie ne se contentera probablement pas d’une «mosquito fleet» surarmée à l’avenir. Car, les années passant, les projets lancés à la fin des années 2000 semblent enfin se concrétiser et arriver à maturité. Autrement dit, même si le nouveau plan d’armements est moins généreux, ce sont les fruits du précédent qui seront récoltés ces prochaines années. C’est le cas des projets de sous-marins Boreï et Yasen (dont des versions modernisées vont entrer en service en 2020), des frégates Gorchkov (le problème de propulsion étant bientôt résolu avec la fabrication de turbines indigènes) et l’apparition de grands navires amphibies porte-hélicoptères qui devraient eux aussi donner un autre visage à la marine russe. En pratique, voici un tableau représentant les navires qui devraient être en service ou en construction en 2020 et qui montre que les VMF montent en gamme, mais avec un décalage d’une dizaine d’années par rapport à ce qu’espéraient les Russes à la fin des années 2000.

Corvette de classe « Derzkiy ».

Nota bene : les catégories pour qualifier les navires ne sont pas celles des Russes, mais plutôt celles qui ont cours dans les pays de l’OTAN. Les Russes considèrent par exemple les Derzkiy (ultime évolution des Steregushchiy) comme de simples corvettes, ce qui est trompeur à la fois au regard de leur déplacement relativement important (3.400 t) et de leur caractère multimissions (missiles Kalibr, système antiaérien de courte à longue portée Poliment-Redut, système anti-sous-marin Paket-NK, etc.). Nous les qualifions donc de «frégates», d’autant que les Russes ont annoncé qu’elles avaient pour mission de remplacer les frégates Grigorovitch. De même, les «petits navires lance-missiles» sont ici qualifiés de corvettes.

 

Type Classe Déplacement En service En construction
Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins Boreï 24.000 t 4 4
Sous-marins nucléaires lanceurs de missiles de croisière Yasen 14.000 t 2 7
Sous-marins d’attaque conventionnels Kilo-M 4.000 t 8 4
Sous-marins d’attaque conventionnels Lada 3.000 t 1 3
Porte-hélicoptères Lavina 15.000 t (?) 0 2
Grand navire de débarquement Ivan Gren-M 9.000 t (?) 0 2
Grand navire de débarquement Ivan Gren 6.000 t 2 0
Patrouilleur brise-glace Papanin 6.000 t 0 2
Frégates Gorchkov 5.400 t 2 6
Frégates Grigorovitch 4.000 t 3 0 (1 ?)
Frégates Derzkiy 3.400 t 0 2
Frégates légères Gremyashchiy 2.500 t 1 1
Frégates légères Steregushchiy 2.200 t 7 3
Frégates légères Gepard 2.000 t 2 0
Patrouilleur hauturier Bikov 1.300 t 3 3
Corvettes Buyan-M 950 t 8 4
Corvettes Ouragan 800 t 3 12
TOTAL SOUS-MARIN 33 (378.000 t) 15 (159.000 t) 18 (219.000 t)
TOTAL SURFACE 66 (196.200 t) 31 (70.600 t) 35 (125.600 t)
TOTAL VMF 99 (574.200 t) 44 (225.600 t) 54 (348.600 t)

On voit ainsi se dessiner une marine moderne comprenant plus d’une trentaine de sous-marins (dont la moitié nucléaires), d’une demi-douzaine de navires-amphibie, d’une petite trentaine de frégates et frégates légères, d’une grosse trentaine de patrouilleurs et corvettes.

Croiseur de classe « Slava ».

A titre de comparaison, une marine comme la française ou la britannique comprend généralement : 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, 6/7 sous-marins nucléaires d’attaque, 1/2 porte-avions ou porte-aéronefs, 3/4 navires-amphibie, 15 frégates de premier rang.

Par où l’on voit que la marine russe, si elle n’est plus la marine soviétique de l’amiral Gorchkov, ne tombe pas pour autant en morceaux à moyen terme, à condition de ne pas omettre de considérer que la Russie n’est ni la Chine ni les Etats-Unis. Le tableau ci-dessus dessine les traits d’une flotte puissante, marquée par une vocation d’abord défensive, avec des forces de projection moins développées que celles des marines occidentales, mais une sous-marinade beaucoup plus importante. Sans compter la «kalibrisation» qui, sans donner à la marine russe une capacité de projection, lui assure en revanche une certaine profondeur stratégique.

Il ne faut pas oublier, enfin, que ces navires ne seront pas les seuls bâtiments de la marine russe au cours de la décennie 2020 : comme nous l’écrivions plus haut, il faut ajouter à ces navires modernes un certain nombre de bâtiments mis en service dans les années 1980/1990 et qui seront encore en service malgré leur grand âge :

  • Quelques sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SSBN) Delta-IV le temps que les 10 Boreï entrent en service ;
  • Une dizaine de sous-marins nucléaires d’attaque (SSN) de classe Akula et lanceurs de missiles de croisière (SSGN) de classe Oscar II qui doivent subir une modernisation plus ou moins approfondie ces prochaines années ;
  • 4/5 croiseurs (2 nucléaires Kirov profondément modernisés et 2/3 Slava) ;
  • 4/8 destroyers Oudaloï qui forment actuellement le cœur de la flotte hauturière russe et qui sont/seront «kalibrisés» lors de leur refonte ;
  • Plusieurs dizaines de corvettes et petits navires lance-missiles (Grisha, NanouchkaTarantul, Parchim), dont certains sont actuellement en modernisation ;
  • Au moins une dizaine de grands navires de débarquement de classe Ropucha.

Destroyer de classe « Oudaloï-2 ».

Des nouveaux navires mis sur cale au cours des années 2020 viendront progressivement remplacer ces navires au style suranné (mais à l’armement souvent encore pléthorique). On peut penser au projet d’ores et déjà annoncé de Super-Gorchkov, une évolution des frégates qui verraient leur déplacement passer de 5.400 t à 8.000 t, ce qui en ferait des destroyers multimissions aptes à remplacer les destroyers Oudaloï voire les croiseurs Slava. Les nouvelles Gorchkov emportant déjà 24 Kalibr, des Super-Gorchkov pourraient disposer du double, soit 48 (à titre de comparaison, les FREMM françaises peuvent tirer 16 missiles de croisière navals). Les Russes évoquent aussi un ambitieux projet de destroyer nucléaire Lider/Primakov. Un monstre de 15.000 à 20.000 t dont on ne voit guère l’utilité… à part se confronter aux Américains (et leur Zumwalt de 18.000 t) et aux Chinois (et leur Type 055 de 13.000 t).

Porte-aéronefs « Admiral Kouznetsov ».

Last but not least, l’unique porte-aéronefs russe, l’Admiral Kouznetsov, est en cours de modernisation (qui se poursuit malgré un tragique événement, puisque la cale sèche flottante dans laquelle il se trouvait a…coulé au chantier n°35 de Mourmansk). Mis en service en 1990, ce navire à l’histoire mouvementée (défaillance de propulsion, perte de plusieurs avions, dont 2 en Syrie) devrait paradoxalement trouver son plein potentiel à plus de trente ans d’âge. Pour l’aéronavale russe, ce sera loin d’être la panacée : le Kouznetsov est un porte-aéronefs à tremplin (STOBAR en anglais) et à propulsion conventionnelle qui ne propose pas les performances d’un Charles-de-Gaulle à catapultes (CATOBAR) et à propulsion nucléaire. Mais, au moins, le navire devrait présenter un état opérationnel acceptable tandis que sa chasse embarquée aura été renforcée (modernisation des Soukhoï Su-33 et ajout des MiG-29K). Il permettra aux marins et pilotes russes de conserver leurs compétences et leur expérience aéronavales, un savoir qui peut facilement se perdre. En attendant la construction d’un nouveau porte-avions… les dépêches deTASS sont nombreuses à en parler, mais avec les Russes, il faut savoir attendre et se méfier de certaines annonces.

* Passionné par les questions géopolitiques et de défense, diplômé de Sciences Po Paris et licencié en philosophie de l’Université Paris-Sorbonne, Alexis Feertchak est journaliste au Figaro, fondateur du journal iPhilo et membre fondateur de Geopragma. 

POUR ALLER PLUS LOIN

Partager cet article :
Geopragma