BackFire d’Agathe Demarais

C’est sûrement l’expérience consolidée à l’international d’Agathe Demarais – aujourd’hui directrice de « The Economist Intelligence Unit » – qui lui a permis de nous offrir une étude sur les sanctions très minutieusement documentée à propos de leur histoire, leur vocation, leurs effets collatéraux ou ricochets comme aujourd’hui sur l’Europe. On regrettera qu’un chapitre sur la légitimité juridique associée aux limites que devrait inspirer l’extraterritorialité n’y figure pas. (EG)

Le mage du Kremlin de Giuliano Da Empoli

Son livre nous plonge dans l’authenticité du pouvoir à Moscou. Paradoxalement ce roman se révèle le meilleur essai sur les méandres du pouvoir russe au délà des conclusions ou thèses que l’auteur peut être amené à soutenir, toujours sujettes à discussion : l’auteur reste un romancier. (EG)

 

Géopolitique de l’Afrique de Sonia Le Gouriellec

Court ouvrage sur la géopolitique de l’Afrique qui au cours des pages devient « des Afriques ». L’auteur nous entr’ouvre les portes des histoires respectives, parle des pays colonisateurs, de leurs différents modèles et des retombées des indépendances, nous confirme les nouvelles influences chinoise, indienne et russe. Décidément le monde est multipolaire, en constante évolution. (EG)

Sulla Russia de Ivan A. Il’in

Publiées en italien, ces interventions de Il’in dans les années 20 font caisse de résonance à l’actualité « notre histoire est celle d’une forteresse assiégée ».

Si pour ma part, je regrette un référentiel excessif au christianisme et une sensibilité « russe blanc », ces discours méritent vraiment de retenir toute notre attention pour mieux pénétrer dans les entrailles de l’âme russe. Leurs études aux cours des dernières décennies nous auraient permis d’éviter les tragiques incompréhensions et leurs conséquences. On retiendra la riche préface d’Olga Strada comme on pourra laisser de côté la conclusion de Aldo Ferrari. (EG)

 

Le Grand échiquier. L’Amérique et le reste du monde de Zbigniew Brzezinski

Rédigé en 1997 : tout y est écrit sur ce qu’il se passe actuellement en Ukraine. Pro-US bien sûr, mais d’une clairvoyance notamment sur la fin de ce qui est et aura été le premier Empire mondial. Par ailleurs, il pointe du doigt la plongée du monde occidental dans l’hédonisme et la perte des valeurs religieuses, heurtant ipso-facto le reste du monde. Passionnant. (JRM)

La guerre sainte de Poutine de Sébastien Boussois et Noé Morin

Alors que l’incontournable expert du monde Orthodoxe – Jean-François Colosimo – apparaît toujours plus prisonnier de ses subjectives conclusions, Boussois et Morin nous offrent leur lecture « religieuse » du conflit russo-ukrainien, précise et documentée. Je ne partage, cependant, pas leur conclusion : ce conflit n’est pas né de questions spirituelles mais il le devient naturellement car la religion est partie intégrante de la culture des peuples. (EG)

 

Napoléon III de Xavier Mauduit.

Cette biographie agréable se lit rapidement. Elle nous aide à revisiter le Second Empire et à dépasser les caricatures de Thiers ou Hugo, en y conférant un vrai bilan social et économique. Il n’empêche que faire confiance à l’Angleterre ne mène trop souvent qu’au désastre. On tourne enfin la dernière page plus que jamais convaincu que le génie n’est pas héréditaire. (EG)

Grands diplomates, sous la direction (remarquable) d’Hubert Védrine chez Perrin.

Un stimulant parcours dans l’intimité de la diplomatie au cours des siècles qui confirme que l’écoute, la curiosité et l’humour sont trois vertus majeures chez les grands diplomates. On comprendra, au regard de l’ensemble des performances décrites, l’absence de références françaises récentes et on appréciera, sous la plume de l’ancienne remarquable Ambassadeur de France à Moscou, Sylvie Bermann, trop souvent encore prisonnière de son environnement, d’y retrouver le MAE de la Russie, Lavrov, seul témoin encore vivant de ces grands diplomates. 

Un seul intrus à mon goût, la présence de Chevardnazé. 

(EG)

Geopragma