Billet du lundi 09 octobre 2023 rédigé par le Général Jean-Bernard Pinatel, Vice-président et membre fondateur de Geopragma.

The Economist[1]avec la lucidité et le cynisme légendaires des britanniques, prend acte de l’échec de la contre-offensive et commande à l’Union Européenne de se préparer à une guerre longue.

The Economist est un magazine d’actualité  britannique fondé en 1843 par James Wilson et détenu par la famille Agnelli avec une participation des familles Rothschild, Cadburry et Schroders. Il est considéré comme un des plus influents hebdomadaire dans le monde.

Il vient de publier, vendredi 22 septembre 2023 sous la plume de sa rédactrice en chef Zanny Minton Beddoes, un article intitulé « Time to a rethink » qui est un modèle du genre car il met fin à un an et demi de mensonges occidentaux sur une victoire rapide de l’Ukraine et appelle désormais à penser une guerre longue[2].

Le constat est amer mais lucide : « la contre-offensive ne fonctionne pas. Malgré les efforts héroïques et les violations des défenses russes près de Robotyne, l’Ukraine a libéré moins de 0,25% du territoire occupé par la Russie en juin. La ligne de front de 1000 km a à peine changé. L’armée ukrainienne pourrait encore faire une percée dans les prochaines semaines, déclenchant l’effondrement des forces russes fragiles. Mais d’après les données des trois derniers mois, ce serait une erreur de miser là-dessus ».

Tout ce que j’ai écrit et proclamé depuis 18 mois, me faisant qualifier de pro-russe, est inscrit noir sur blanc dans l’article de ce magazine britannique qui témoigne une fois de plus de l’acharnement historique de l’Angleterre à bâtir et à diriger des alliances contre la puissance dominante en Europe : Au XIXe siècle contre la France de Napoléon, au XXe contre l’Allemagne de Guillaume II et d’Hitler, aujourd’hui contre la Russie de Poutine.

The Economist suggère des réajustements pour ne pas dire une rupture totale avec ce qui est fait depuis 18 mois.

Je cite : « Le premier rajustement à faire est militaire. Les soldats ukrainiens sont épuisés ; bon nombre de leurs meilleurs soldats ont été tués. Malgré la conscription, il lui manque l’effectif nécessaire pour soutenir une contre-offensive permanente à grande échelle. Il faut trouver des moyens et changer la donne. »

Le second est économique : « L’économie ukrainienne a diminué d’un tiers et près de la moitié du budget de l’Ukraine est payée avec de l’argent occidental. Dans une étrange maladie hollandaise en temps de guerre, la devise, la hryvnia, s’est renforcée alors même que les investissements privés ont chuté. Avec environ 1 million de personnes portent les armes et des millions ayant fui le pays, les travailleurs sont rares ».

Le troisième est politique : « Pour cela, il faut un changement de mentalité en Europe, qui a engagé autant d’armes que l’Amérique et beaucoup plus d’aide financière. Pourtant, il faut aller plus loin. Si M. Trump gagne en 2024, il pourrait réduire l’aide militaire américaine. Même s’il perd, l’Europe devra finalement porter plus de fardeau. Cela signifie renforcer son industrie de la défense et réformer le processus décisionnel de l’UE afin qu’elle puisse gérer plus de membres ».

Ce qu’il y a de merveilleux avec les anglais qui ont fait le Brexit pour rejoindre le grand large et la communauté maritime des anglo-saxons, c’est qu’ils continuent sans aucune gêne à vouloir dicter sa conduite à l’Union européenne.

L’incompétence stratégique des dirigeants européens et de la majorité des médias.

« The Economist » vient de siffler la fin de cette tragique période où nos dirigeants et les journalistes ont ostracisé tous ceux qui essayaient de leur faire prendre conscience de la dure réalité de cette guerre et de l’impossible victoire ukrainienne.

En effet, le bilan de dix-huit mois de déclarations des dirigeants occidentaux et de commentaires des journalistes européens sur la guerre en Ukraine est accablant. A l’exception de quelques grands journaux américains comme le Washington post et le New-York Times, tout le système politico-médiatique occidental n’a fait que délivrer des analyses erronées sur ce conflit et son contexte international en occultant ou en minimisant les faits déterminants qui conditionnent, depuis son origine, l’issue de cette guerre[3].

Quand la Russie est entrée en guerre en février 2022 pour défendre ce que Vladimir Poutine estimait être les « intérêts essentiels » de son pays, nos dirigeants et nos médias n’ont fait que sous-estimer la Russie et surestimer nos capacités militaires et économiques à la mettre à genoux et à emporter une victoire rapide contre Moscou. Et quand les faits ont révélé leurs erreurs, le système politico-médiatique, à quelques exceptions près que j’ai déjà soulignées, a décidé sciemment ou non de désinformer les populations européennes et, plus grave encore, les courageux soldats ukrainiens qui sacrifient leurs vies par centaines de milliers pour remporter la victoire qu’on leur promet mais qui est stratégiquement impossible.

En effet, un fait stratégique déterminant a conditionné toute la stratégie d’aide américaine à l’Ukraine. Depuis 1945, cette guerre est la première menée à ses frontières par la 1ère ou 2ème puissance nucléaire du monde en proclamant qu’elle agit parce que ses intérêts essentiels sont en jeux. C’est-à-dire, comme le prévoit sa doctrine militaire, la Russie se réserve le droit, si ses intérêts essentiels étaient menacés par une force classique (la contre-offensive ukrainienne par exemple), d’utiliser ses armes nucléaires non stratégiques. Fait essentiel qu’ont balayé d’un revers de la main tous les journalistes et consultants des plateaux TV, alors qu’il a conditionné toute la stratégie d’aide militaire américaine au régime de Kiev car au Pentagone le risque d’escalade nucléaire est pris au sérieux et personne n’est prêt à risquer Washington pour Kiev ou Varsovie.  

J’ai listé tous les faits qui en apportent la preuve depuis mars 2022 dans plusieurs analyses[4]. Et qui se résume comme me l’a déclaré un général américain : « we give Ukraine enough to survive but not enough to win », prouvant que le but de guerre des stratèges du Pentagone n’est pas la victoire qu’ils savent impossible, à moins d’accepter le risque d’un holocauste nucléaire, mais de bâtir un mur de haine entre l’Ouest et l’Est du continent européen pour affaiblir à la fois la Russie et l’Union européenne afin de  pouvoir concentrer leurs forces pour contrer la montée de la puissance chinoise.

Nos états-majors ont aussi sous-estimé la capacité d’adaptation de l’armée russe à cette guerre hybride nouvelle[5]. Mais les hommes politiques de Washington et le chef d’état-major américain le général Mark Milley, à l’image de Colin Powell en 2003, n’ont fait que mentir au monde entier notamment en surestimant les pertes russes.

Il a fallu l’intervention, le 3 mai 2023, 14 mois après le début de la guerre, du général Christopher Cavoli, commandant en chef de l’OTAN (the commander of US European Command) devant la commission des forces armées de la Chambre des représentants[6] (« the House Armed Services Committee ») pour rétablir la vérité : « The Russian ground force has been degenerated somewhat by this conflict, although it is bigger today than it was at the beginning of the conflict.”  “The Air Force has lost very little, they’ve lost 80 planes. They have another 1,000 fighters and fighter bombers,” “The Navy has lost one ship.”

Rappel de la litanie des promesses de victoire des dirigeants occidentaux qui, prenant leurs désirs pour la réalité, ont envoyé à la mort des centaines de milliers de jeunes ukrainiens.

La liste des déclarations qui surestiment notre capacité à faire plier la Russie est impressionnante.

La palme en revient à Bruno Lemaire.  Dès le 28 février 2002, il se précipite sur France info pour déclarer que la France et l’Union européenne allaient « livrer une guerre économique et financière totale à la Russie », dans l’objectif assumé de « provoquer l’effondrement de l’économie russe ». « Le rapport de force économique et financier est totalement en faveur de l’Union européenne, qui est en train de découvrir sa puissance économiqueNous visons Vladimir Poutine, nous visons les oligarques, mais nous visons aussi toute l’économie russe. »  Sous-estimation aussi sur l’impact des sanctions sur l’économie européenne, le ministre a reconnu que « l’Europe aura peut-être un peu plus d’inflation, parce que peut-être que les prix du gaz vont un peu augmenter ». Alors qu’une simple étude des chiffres 2021 publiées par British Petroleum montrait que l’UE ne pouvait pas se passer de gaz russe[7].

Par méconnaissance historique ou par arrogance, les dirigeants occidentaux ont mésestimé la résilience de l’économie et du peuple russe ainsi que de son soutien à Vladimir Poutine qui lui a redonné sa fierté et une relative aisance économique après les années noires de la décennie 90.  

Les déclarations des grands dirigeants occidentaux ont atteint des sommets d’irresponsabilité vis-à-vis des Ukrainiens en leur promettant la victoire, les incitant ainsi sans relâche à sacrifier leur vie pour une victoire que je savais impossible.

En Mai 2022, la belliciste Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, avant le vote d’une rallonge budgétaire de 40 milliards de dollars (une année de PIB Ukrainien) déclarait : « Avec ce programme d’aide, l’Amérique envoie au monde entier le signal de notre détermination inébranlable à soutenir le peuple courageux d’Ukraine jusqu’à la victoire »[8] 

Le second est évidemment le premier ministre britannique Boris Johnson qui affirme le 1er juillet 2022 : « Le Royaume-Uni est avec vous et sera avec vous jusqu’à la victoire. »[9]

Le Président Macron y est allé aussi de sa déclaration guerrière en déclarant aux ukrainiens le 1er janvier 2023 : « nous vous aiderons jusqu’à la victoire [10]. »

Toutes ces déclarations sont d’un cynisme effrayant envers le peuple ukrainien et ses héroïques soldats car pas un vrai spécialiste de l’intelligence stratégique ne pouvait ignorer que la victoire de la contre-offensive ukrainienne était impossible avec le volume de forces engagée face à une armée russe retranchée, bénéficiant d’une supériorité aérienne quasi-totale, d’une puissance de feu terrestre trois fois supérieure et disposant du feu nucléaire si le hasard des combats amenait les ukrainiens contre toute logique à percer le dispositif russe et à menacer la Crimée.

Les britanniques à l’Union européenne : pas de négociations et préparez-vous pour une « guerre longue. »

Désormais, après dix-huit mois de guerre, le bilan est accablant.

Des voix s’élèvent aux Etats-Unis pour l’ouverture de négociations constatant que le temps et la logistique jouent contre l’Ukraine[11] : « Les chances d’un règlement favorable pour l’Ukraine disparaissent en raison du retard dans les armements et la mobilisation de la main-d’œuvre. Le zénith de l’aide de l’Ukraine est passé, et il ne sera pas égalé dans les mois et les années à venir. La possibilité d’une paix négociée ou même d’un cessez-le-feu à des conditions favorables à l’Ukraine deviendra plus improbable à mesure que l’avantage de la Russie sur le champ de bataille augmentera. »

Un exemple parmi beaucoup d’autres de l’incapacité logistique américaine et européenne à soutenir cette guerre est fournie par l’International Institute For Strategic Studies (IISS)[12]  : « La Russie et l’Ukraine ont parfois tiré collectivement quelque 200000 obus d’artillerie par semaine. Pourtant, la production américaine totale d’obus de 155 mm tourne actuellement à environ 20000 par mois, et n’atteindra que 90000 par mois en 2024, après un récent investissement de 2 milliards de dollars de l’armée américaine. Selon les médias, les jeux de guerre ont montré que dans un conflit de grande intensité, le Royaume-Uni épuiserait ses stocks de munitions en seulement huit jours. Les médias allemands ont suggéré en 2022 que les actions de la Bundeswehr dureraient entre quelques heures et quelques jours dans un tel conflit. ».

Evaluation confirmée par le « Center for Strategic and International Studies (CSIS) » de Washington : « Même si le Pentagone atteint son objectif déclaré de fabriquer 90000 obus par mois d’ici 2024, il ne représente encore que la moitié du niveau de production actuel de la Russie. » 

Quant à la livraison des F-16, les pilotes français qui ont volé sur ces avions américains et sur les Mig29, estiment qu’il faudra au moins deux à trois ans d’entrainement avant de pouvoir être efficaces sur le champ de bataille et rivaliser avec les Russes.

Mais pour The Economist et les britanniques qui se sont retirés de l’Union européenne il ne faut pas négocier avec Poutine et se « préparer à une guerre longue ». Avec son cynisme légendaire la Grande-Bretagne demande à l’Union européenne d’en porter le principal poids sans un mot pour les ukrainiens qui continueront d’en payer le prix du sang et pour les européens qui en subiront les conséquences économiques :

« Trop de conversations sur l’Ukraine reposent sur la fin de la guerre. Il faut que cela change. Priez pour une victoire rapide, mais prévoyez une longue lutte, et une Ukraine qui peut néanmoins survivre et prospérer. » « Pour cela, il faut un changement de mentalité en Europe, qui a engagé autant d’armes que l’Amérique et beaucoup plus d’aide financière. Pourtant, il faut aller plus loin. Si M. Trump gagne en 2024, il pourrait réduire l’aide militaire américaine. Même s’il perd, l’Europe devra finalement porter plus de fardeau. Cela signifie renforcer son industrie de la défense et réformer le processus décisionnel de l’UE afin qu’elle puisse gérer plus de membres. [13]»

Sans commentaire !


[1] https://www.economist.com/leaders/2023/09/21/ukraine-faces-a-long-war-a-change-of-course-is-needed

[2] Je traiterai dans une autre analyse ce que nous recommandent de faire nos chers amis britanniques sur l’air d’ « armons-nous et partez »

[3] Cette volonté de tromper la Russie, l’Ukraine et la population de l’Union européenne n’a malheureusement pas pour origine l’agression russe de février 2022. Dès 2014 les signataires des accords de Minsk2 (qui préservaient à la fois les intérêts sécuritaires de la Russie et l’intégrité du territoire ukrainien), n’ont été signés du coté occidental que dans le but de disposer des délais nécessaires pour bâtir une armée ukrainienne capable d’écraser le Donbass et reprendre la Crimée, comme l’ont révélé deux des garants de cet accord François Hollande et Angela Merkel. Ces deux dirigeants resteront devant l’histoire comme les premiers responsables des centaines de milliers de morts de cette guerre fratricide.

[4] Quand début mars2022, Zelensky a demandé à l’OTAN d’instaurer au-dessus de l’Ukraine une zone d’exclusion aérienne, c’est à Washington qu’on lui a répondu en lui disant qu’il n’en était pas question, les Etats-Unis pour lesquels l’Ukraine n’est pas un intérêt vital ne voulaient pas prendre le risque que les pilotes des deux premières puissances nucléaires s’affrontent dans le ciel ukrainien avec les risques d’escalade que cela implique. Quand un missile S300 est tombé en Pologne, Zelenski s’est précipité pour dire que c’est un missile Russe, démenti immédiatement par le Pentagone. Quand le 23 janvier 2023, Biden a annoncé l’envoi de 31Abrams, il a précisé que c’était des armes défensives, Chars toujours pas livrés à l’Ukraine 9 mois plus tard

[5] Hybride car elle emprunte des modes d’action aux deux guerres mondiales et qu’elle intègre les nouvelles capacités modernes de la guerre (satellites, GPS, drones, cyber-attaques, etc.)

[6] https://edition.cnn.com/2023/04/26/politics/russia-forces-ukraine-war-cavoli/index.html

[7] La production mondiale de gaz en 2021 était de l’ordre de 4038 milliards de m3, les exportations mondiales de 522 milliards (environ le huitième) dont 227 milliards provenaient de la Russie (soit 44%), l’Europe en a importé en 2021 361 milliards de m3(soit 69 % des exportations mondiales). Le reste du monde hors Russie en a exporté 295 milliards de m3. Si l’UE arrivait à capter tout ce gaz hors Russie, il lui en manquerait encore 361-295= 66 milliards soit 18%. Et l’Amérique du Nord que l’on nous a dit capable de remplacer le gaz russe n’en avait exporté que 2 milliards de m3 en 2021.

[8] https://www.lemonde.fr/international/live/2022/05/11/guerre-en-ukraine-en-direct-les-etats-unis-s-appretent-a-debloquer-40-milliards-de-dollars-supplementaires-pour-l-ukraine_6125423_3210.html

[9] https://www.lemonde.fr/international/article/2022/07/01/guerre-en-ukraine-le-soutien-de-boris-johnson-et-de-son-gouvernement-a-kiev-est-sincere-est-sans-ambiguite_6133022_3210.html

[10] https://www.bfmtv.com/politique/elysee/nous-vous-aiderons-jusqu-a-la-victoire-le-message-d-emmanuel-macron-aux-ukrainiens_AD-202212310256.html

[11] https://nationalinterest.org/feature/time-and-logistics-are-working-against-ukraine-206740

[12] https://www.iiss.org/online-analysis/survival-online/2023/06/the-guns-of-europe-defence-industrial-challenges-in-a-time-of-war/

[13] Ibid

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3 comments

  1. Répondre

    Le commentaire de Georges LEFEBVRE soulève la seule vraie question : Qui sont les créanciers occidentaux ? Pas les institutions, mais les hommes ? Déclencher une guerre est tout un art ; il y faut de la patience et une grande habileté. Le cas de la guerre en Ukraine devrait servir de cas d’école car tout est dorénavant documenté et accessible. Geopragma se signalerait avec éclat parmi les nombreux think-tank en abordant la vraie geostratégie mondiale, celle dans laquelle les leviers permanents de la guerre et de l’argent infléchissent nos destins, individuels et collectifs.

  2. Georges LEFEBVRE

    Répondre

    Une fois la paix revenue –plus probablement un armistice avec une DMZ à la coréenne-, les ukrainiens s’apercevront qu’en fait d’indépendance, ils auront à rembourser une colossale dette de guerre. Ce qui leur prendra au minimum un siècle (la riche Allemagne a terminé de rembourser ses dettes de la 1ère GM en 2010). Doublement cocus donc : les oblasts de l’Est pour la Russie et le reste du pays, aux mains des créanciers occidentaux.

    • Graouw

      Répondre

      Le dette allemande de la 1ère GM a été annulée dans son intégralité en 1953. La dette de la 2ème GM a été soldée en 1983. Ce que l’Allemagne a fini de régler en 2010 ce sont des intérêt conditionnels qui se sont réactivés à la réunification de l’Allemagne en 1990; on parle dans ce contexte d’une somme de 200 millions d’euros environ, qui ont été réglé après de longue négociations juridiques en 2010. Il en sera de même pour l’Ukraine: sa dette sera selon toute vraisemblance en grande partie annulée très rapidement.

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