Billet du Lundi de Caroline Galactéros, Présidente de Géopragma.

      La France va mal : l’inflation dérape, les taux de crédit s’envolent, l’immobilier est à l’arrêt, et, comme pour nous mettre le nez dans notre incurie, notre note financière vient d’être de nouveau dégradée à AA- par une grande agence américaine. Ce déclassement n’est pas anecdotique. Il traduit la réalité de la dégradation de nos comptes publics, accroit encore notre dépendance aux États-Unis et la menace d’un défaut sur notre dette abyssale, et creuse notre déficit de crédibilité donc d’utilité internationale. Ce coup de semonce ne peut en effet que paralyser plus encore notre capacité résiduelle à faire bouger les lignes en portant un discours de raison et d’intelligence face au désastre de l’attitude occidentale dans le conflit en Ukraine…On me dira que c’est un faux problème car il faudrait encore en avoir le courage.

 

      Aux Etats-Unis, la folie de l’auto-enfermement des néoconservateurs américains dans une escalade militaire permanente face à Moscou précipite la destruction totale de l’État et du territoire ukrainiens et fait grandir le risque d’un dérapage, menaçant concrètement toute l’Europe. Pourtant, la haine ouverte de la Russie, le rêve éveillé succès que constituerait son anéantissement et son démembrement s’expriment ouvertement. Les médias occidentaux, confits dans l’ignorance et l’arrogance, devenus les pathétiques chambres d’écho d’une propagande délirante, n’ont plus aucune crédibilité. On est revenu aux pires heures du Maccarthysme ou pire, du fascisme de la pensée, de la calomnie et de la délation. Ce bouquet d’indignité empeste mais il nous est en permanence jeté à la figure, certes de façon de plus en plus ridicule et désespérée. Car le rideau et les masques sont en train de tomber face au réel récalcitrant. Pourtant, la rage et désormais la panique américaines cherchent encore à perpétuer le fantasme d’une « victoire » à venir, dont on ne s’est évidemment jamais donné la peine de définir les contours. Que peut bien vouloir dire « gagner » la guerre en Ukraine ? No Clue. Aucune vision en ce domaine. Quant à gagner la paix, on n’en veut pas. Quelle horreur ! Comment faire la paix avec Vladimir Poutine ?!!! cela parait impossible à des hémiplégiques volontaires englués dans leur rhétorique de bac à sable qui ne pensent qu’à humilier un « ennemi systémique » et en sont à faire des danses de la pluie (ou plutôt contre la pluie et la boue qui font s’embourber leurs chars de la dernière chance) pour conjurer l’inévitable. C’est donc la fuite en avant dans la haine inexpiable du Russe…jusqu’au dernier ukrainien. Le vertige est si grand face au gouffre que l’on ne sait plus qu’appuyer sur l’accélérateur de la déroute militaire et stratégique et sombrer dans une démence haineuse et sans issue. Cette haine se diffuse et infuse partout en Europe, surtout chez nos « élites » vassalisées et / ou stipendiées, elles aussi emportées dans ce piège tragique qu’elles font mine d’ignorer. Pourtant, le fiasco militaire est sans équivoque depuis déjà des mois. Même les « Mainstream media » commencent, sur ordre ou via d’opportunes fuites, à laisser filtrer l’implacable vérité : sur la réalité militaire du terrain, sur les désertions en chaine des malheureux jeunes ukrainiens ramassés dans les rues et jetés de force dans « le hachoir à viande russe », sur les pertes véritables, sur l’incapacité structurelle des forces de l’OTAN à fournir l’Ukraine en quantité en rythme et en qualité pour pouvoir prétendre tenir le choc et moins encore, pour renverser le rapport de force face à la Russie. Certes, au Pentagone comme dans les États-majors européens, on sait bien depuis des mois déjà que la messe est dite et le pari perdu. Il n’y a plus que les Polonais et les Baltes pour pousser à la roue. Mais l’on ne veut pas se réveiller, et l’on continue à inonder l’Ukraine d’armes (en grande partie détournées) et de monceaux d’argent pour assurer la « grande contre-offensive » – d’été …ou d’automne – aux allures de baroud d’honneur, dont l’échec anticipé servira à démontrer que « le camp du Bien » a fait tout ce qu’il a pu, mais que l’Ukraine n’a pas su vaincre la Russie (comme si elle le pouvait !) et qu’il faut « pour sauver l’Ukraine et son peuple » (amplement sacrifié pendant 2 ans) enfin se résoudre à négocier avec Moscou. Sans doute pas avec un président Zelenski carbonisé par son jusqu’au-boutisme et de plus en plus menacé par son entourage d’ultra-droite aux relents ouvertement fascistes. Notre déréliction morale est totale mais là encore, on le nie. Nous soutenons à bout de bras depuis 2014, avec un cynisme décomplexé une clique aux antipodes des valeurs dont nous nous gargarisons pour fomenter et mener cette « proxy war » de trop.

 

      Malheureusement, ce sont encore les « Neocons » de la Maison Blanche, de la CIA du NSC et du Département d’État qui font la loi à Washington. Et ils n’admettent pas que La Russie a gagné et ne s’effondrera ni militairement ni économiquement. Tout au contraire. Ses armes hypersoniques sont pour l’heure sans égales, elle a su anticiper et déjouer le piège des sanctions, son économie a tenu, son peuple soutient toujours assez massivement la réponse militaire à la menace militaire de l’OTAN à ses frontières. Surtout, elle fait désormais cause commune avec la Chine. Certes c’est une alliance en apparence du moins déséquilibrée. Mais une alliance vitale, ne nous en déplaise. Une convergence tactique et stratégique d’intérêts.  Le Président Xi se frotte les mains, s’érige en pôle de stabilité financière et politique de substitution et se propose même comme faiseur de paix (rapprochement Iran-Arabie saoudite, plan en 12 points, etc…). Il rassemble ses nouvelles ouailles, troupeau disparate d’égarés en mal de protection qui n’en peuvent plus du Maitre américain et de ses pratiques de cowboy. Un rassemblement massif. Pas moins de 19 pays se pressent désormais à la porte des BRICS+, véritable « contre G7 ». Un processus d’intégration gigantesque s’ébauche à partir de ce noyau accueillant et à géométrie variable, autour de la Communauté des États indépendants (CSI), de l’Union économique eurasiatique (EAEU), de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), de l’OPEP+ et par extension, du Conseil de coopération du Golfe (GCC). Tout cela au profit de la BRI (Belt and Road initiative) chinoise, de la fortification impérative de son Corridor économique d’Asie du centre et de l’Ouest, mais aussi du Corridor international de transport Nord-Sud (INSTC) qui reliera la Russie et l’Iran à l’Inde. Les instruments financiers de cette intégration gigantesque que sont la BAII (banque asiatique pour les investissements et infrastructures) et la Shanghai Petroleum and Natural Gas Exchange sont déjà très actifs…

 

       C’est tragique mais clair et net : Nous sommes nos propres fossoyeurs. Ce sont notre anti-russisme pathologique et notre bellicisme en Ukraine pour provoquer Moscou en espérant l’embourber et la séparer de l’Europe à jamais qui ont accéléré la grande Bascule du monde, l’émergence d’une  structure multilatérale englobante et rassurante capable de mettre à bas l’hégémonie du dollar, et qui menacent l’Europe d’une crise économique financière plus grave encore que celle de 2008.

 

 

      En France, naturellement, on fait comme si de rien n’était. On « s’étonne » de la dégradation de notre note financière, alors que tous les voyants sont au rouge de part et d’autre de l’Atlantique depuis déjà des mois, et que les premières secousses bancaires aux Etats-Unis comme en Allemagne et en Suisse ont été précipitamment étouffées. Peut-on éviter une crise majeure et systémique en la traitant par le mépris ? Cela parait douteux. Quoi qu’il en soit, la présidentielle de 2024 à Washington se profile mal pour le camp démocrate. Donald Trump pourrait bien de nouveau l’emporter en dépit du mur d’affaires et d’accusations dressé contre lui. Il a le cuir épais. Et puis, le fameux verdict de James Carville, conseiller de Bill Clinton, en 1992 s’impose de nouveau : « It’s the economy, stupid ! » Les Américains ne se préoccupent pas tant de l’Ukraine agressée « de manière non provoquée » ou de la victoire de la démocratie dans le monde que de leur porte-monnaie et de la fragilisation croissante de leur dollar dont la domination s’érode à vue d’œil. Dans sa curée anti-russe, Washington a en effet commis une faute cardinale en gelant de façon totalement arbitraire une fois encore, les 300 milliards de dollars d’avoirs russes au printemps 2022. Funeste décision. Bien des États ont ce jour-là compris que ce pouvait être demain leur tour. Cette démonstration de puissance a été la goutte de trop dans le vase déjà plein de rancœurs et de fureur devant les méthodes léonines de Washington en matière de sanctions et d’extraterritorialité juridique des « règles américaines ». Bien au-delà de la Russie de l’Iran ou de la malheureuse Syrie dont le calvaire n’en finit pas. Or, personne ne supporte plus ce « Rules based World Order ». Chacun a compris que seule l’Amérique édictait ces fameuses « règles » et les modifiait au gré de ses seuls intérêts. Les principes contenus dans l’imparfaite Charte des Nations unies sont bien plus protecteurs. Le dollar n’est plus ce qu’il fut longtemps, un gage de stabilité. Il incarne désormais l’incertitude, et la pure domination. Or les échanges internationaux ne peuvent se passer de sécurité et de stabilité. Le gel des avoirs russes a donné le signal d’une défiance en chaine de multiples pays qui ont compris qu’il leur fallait désormais se protéger des oukases washingtoniens et donc regarder du côté du nouveau pôle sino-russe. Pas pour s’aligner, pour doser et équilibrer leurs dépendances selon les sujets ou les secteurs. C’est l’ère du « poly-alignement » – c’est-à-dire la fin de l’alignement façon Guerre froide et le retour en grâce du non-alignement – dont la France devrait savoir se faire le chef de file. Les chiffres sont sans appel : la part du dollar dans les réserves globales est passée de 73% en 2001 à 55% en 2021 et…. 47% en 2022. L’accélération depuis 20 ans est considérable. Sans une correction urgente, qui suppose un changement de pied drastique des États-Unis dans leur comportement vis-à-vis du reste du monde, la chute devrait se poursuivre. 70% du commerce entre la Russie et la Chine se fait désormais en Yuan ou en roubles. La Russie et l’Inde commercent en roupies, le CIPS (système interbancaire chinois qui se pose en alternative au SWIFT) fonctionne à plein régime. Total et son homologue Chinois CNOOC viennent de signer un accord gazier…. en Yuan ! Pas par amour de la Chine. Parce que c’est une question de survie pour l’entreprise, que le pragmatisme convient aux affaires mieux que le dogmatisme, et que l’idéologie est en train de mettre à bas l’économie occidentale. Le monde est multipolaire et l’on ne peut plus faire semblant de l’ignorer. Le FMI reconnait que les cinq BRICS contribuent à eux seuls pour 32,1% de la croissance mondiale contre 29,9% pour les pays du G7. Et il y a encore 19 candidats…La coopération étroite entre Moscou et Ryad est aussi de mauvais augure pour l’Amérique. Elle permet à la Russie d’équilibrer sa coopération stratégique avec l’Iran, et renforce la main de Vladimir Poutine et celle de MBS dans leur fronde face à Washington en matière de prix du pétrole. Les BRICS ont de leurs cotés toutes les « commodities » et ressources naturelles du monde et défient désormais ouvertement la seule domination qui restait aux pays du G7, celle de la finance.

 

      Derrière tous ces faits, il y a un « sous-texte », une réalité que nous devrions saisir avant que le boomerang ne frappe trop massivement nos économies européennes et que la Chine, au-delà de son effort pour échapper, grâce à la BRI, à la domination américaine des mers et des routes maritimes de transport vers l’Europe, n’en vienne à nourrir un rêve de puissance plus offensif. Cette réalité, c’est que la révolution actuelle dans la géopolitique mondiale correspond à un rééquilibrage nécessaire des rapports entre les États. Il y aura des heurts, des crises, des conflits dans les prochaines années, mais nous sommes en phase de restabilisation après le déclin de l’hégémon américain devenu insoutenable et qui ne correspondait plus à la réalité du champ de forces géopolitiques et géoéconomiques. Notre planète a besoin d’apaisement, de stabilité, de respect, de rétablissement d’une forme d’égalité formelle et en tout cas d’équité réelle entre ses membres, petits ou grands. On me dira que je suis angélique. Je pense que c’est la motivation première de pays et régions entières du globe qui veulent se développer et refusent ce jeu à somme nulle que l’Amérique a cru pouvoir imposer ad vitam aeternam. C’est valable pour les puissances du Moyen-Orient (Iran, Syrie, Libye) qui doivent sortir du marasme, pour l’Afrique – qui voit dans cette ouverture du jeu de vastes opportunités-, pour l’Amérique latine -qui est en train de reléguer aux oubliettes la doctrine Monroe. C’est enfin valable pour l’Asie elle-même, qui donne certains signes de crainte et de circonspection devant la nouvelle cible chinoise du bellicisme américain provoquée à grand renfort de déclarations martiales (Taiwan). Seule l’UE parait vivre dans une bulle. Qui ne la protège plus. Elle semble ne pas voir que tout a changé, qu’elle est située sur le continent eurasiatique qui est une terre d’opportunités vers laquelle il lui faut se projeter avec vigilance mais sans crainte. Son avenir n’est pas dans une coupure radicale avec la Russie ou un alignement sur Pékin. Il n’est pas d’avantage dans une vassalisation consentie envers Washington, qui après l’Ukraine, ambitionne déjà de jeter l’Otan (qui n’a vraiment plus rien d’une alliance régionale défensive) vers les eaux de la mer de Chine. A quoi bon ? Pour nourrir le complexe militaro-industriel américain ? Pour poursuivre la déstabilisation et la fragmentation du monde ? En quoi ces objectifs servent-ils nos intérêts nationaux, économiques et sécuritaires ? L’Europe doit comme je le dis depuis des années, sortir enfin de son enfance stratégique et apprendre à marcher la tête haute. Sans béquille ni laisse. 

 

      Les néoconservateurs américains ont mis non seulement l’Amérique mais l’Europe en grand danger. Il est plus que temps de mettre fin à cette folie et de hâter la conclusion d’un cessez-le-feu en Ukraine et d’une refondation durable de la sécurité en Europe. Le peuple ukrainien, la sécurité de l’Europe toute entière, l’économie occidentale et nos peuples le méritent. C’est de l’intérêt de tout le monde. Qu’attendons-nous ?

Caroline Galactéros. L’Occident danse sur un volcan… et monte le son.

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10 comments

  1. Hambak le goldenboy

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    Comme d’habitude toujours très fine en analyse géopolitiques.
    Bravo madame galacteros

  2. Hamed

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    Comme d’habitude toujours fine en analyse géopolitique.
    Bravo madame galateros !

  3. Thomas S

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    La capacité de la caste oligarchique d’élites autoproclamées qui dirige l’occident à constamment taper à côté dans les crises internationales ne cessera jamais de m’impressionner.
    Après avoir détruit la Serbie pour une épuration ethnique qui n’existait pas, après avoir détruit l’Irak sur la base d’armes de destructions massives qui n’existaient pas non plus, et après avoir détruit la lybie sur la base d’une révolution démocratique qui, à nouveau, n’existait pas, les voilà qui, en n’ayant bien évidemment absolument rien appris de leurs erreurs, se mettent à fantasmer l’Ukraine en « pays démocratique » (démocratie qu’ils ont eux-même saccagée en 2014), et même à rêvasser la victoire d’un pays de 28 millions d’habitants sur un pays de 145 millions d’habitants, par ailleurs deuxième complexe militaire au monde.
    On se retrouve donc dans la situation absurde ou l’ennemi russe même semble plus se préoccuper du sort du peuple ukrainien que son propre gouvernement et ses alliés occidentaux, qui envoient joyeusement des centaines de milliers d’ukrainiens au massacre dans une guerre qu’ils auraient 1) pu facilement éviter, 2) même pu arrêter au bout d’un mois.
    Et comme d’habitude, comme on avait présenté Izetbegovic en humaniste, ou les fondamentalistes islamistes en libéraux de gauches, on présente Zelenski et sa clique de mafieux corrompus à relents fascistes en gentillets sociaux-démocrates résistants (On fera semblant de s’étonner dans quelques années)
    Et nous passerons vite sur la fine stratégie de refuser de signer un accord il y a 13 mois, qui aurait permis à l’Ukraine de conserver l’intégralité de son territoire et sa souveraineté avec un minimum de pertes. Maintenant les pertes sont à 6 chiffres et l’on se bat pour la chimère de recouvrer l’intégrité territoriale…qui était sans doute garantie dans les accords il y a 13 mois. Brillant.
    Les Russes, en face, sont limpides depuis 20 ans : ils disent ce qu’ils font, font ce qu’ils disent. Et plus on les force à continuer la guerre, moins ils seront enclins à faire de compromis.

  4. Thierry

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    Cet article est plein de réalisme. Mais n’est-il pas illusoire ? Je ne pense pas que nos élites sodomisées ne soient en état de comprendre un mot de ce récit. Ils se sont enfermés dans un obscurantisme qui ne semble pas comporter d’issue. Qu’elle est la solution ? Un attentat, et les liquider ? Ou faudra-t-il que l’Europe reparte au moyen-âge pour que leurs yeux s’ouvrent ?
    Dans tous les cas, il faudra empêcher les USA de remonter leur hégémonie. Il est donc nécessaire de ruiner ce continent et le maintenir en état de pauvreté. Il est bien parti !

  5. Yves Hajos

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    Le commentaire de Caroline Galacteros renforce le contenu de mon livre choc qui sort le 9 mai, en particulier mon analyse sur Poutine et Zelensky dans le chapitre 14.: « 2023 LE DESASTRE » (Ed. BoD) Comme Philippe Nahoun, je m’inspire également de ce que j’ai entendu de mes parents et de ses proches.

  6. M RICARD

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    Comme d’habitude, votre article est synthétique et concis dans l’analyse de la situation internationale du moment. Bien malin qui pourrait dire comment tout cela peut tourner. Mais à la lumière de la crise sanitaire, on peut être certain que c’est encore les peuples qui vont payer les pots cassés. Pour définir ce qui n’est plus une élite mais une caste ou une bande de gangsters, vous avez des mots durs tout en en évitant un : le fanatisme. Or, cet aréopage de ploutocrates et leurs hommes de paille sont bel et bien des fanatiques tant leur aveuglement est évident et résulte d’un enserrement dans une camisole mentale faite de tabous, d’interdits, de vérités non contestables, de dogmes. Un changement de pied de leur part est donc inconcevable et pour tout dire impossible. Pour l’heure, ce terme de « fanatique » ne leur est pas appliqué car le fanatisme est un concept réservé au domaine religieux. Or, eux, se drapent tous les jours de Raison et de laïcité. Mais on sait bien que les cercles, les comités, les hauts conseils, les commissions baignent tous dans un fond de sauce pseudo-mystique. A mesure que la réalité les rattrape, on voit bien aussi des signes de comportements pathologiques propres à des gens qui n’ont plus toute leur lucidité. Alors, par la propagande et le matraquage, ils essayent d’enfumer leur population, parce qu’ils le sont eux-mêmes,… enfumés…

  7. nahoun philippe

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    Un jour ou l’autre, le monde découvrira les camps de concentration ukrainiens où auront été exterminés les déserteurs, car l’acteur Zelinsky a décrété la mobilisation générale, les pauvres russophones qui n’auront pas fuit à temps, quelques israëlites qui n’auraont pas payé la raçon de la vie, et tous les opposants à ce régime totalitaire. Hommes femmes enfants. Il ne sera pas facile de mettre ça sur le dos des russes, bien qu’ils ne soient pas non plus des enfants de choeur. Comme disait l’autre:la guerre n’est pas un bal masqué. Il est difficile pour des esprits occidentaux – les ukrainiens ne sont pas des occidentaux- de s’imaginer le dégré de corruption de cet état contrôlé par des groupes mafieux les plus puissants et les plus cruels du monde. Ils sont de tous les traffics. ëtres humains, organes, enfants des deux sexes, armes, drogues et tout ce que mon imagination n’a pas encore imaginé. Dire que ces nazis veulent une négociation accélérée pour intégrer l’UE. Il est vrai que la commission européenne est déjà atteinte par la corruption, mais c’est sans commune mesure avec ce qui les attend au cours des palâbres avec les représentants ukrainiens. La commission va regretter les bons vieux lobbiistes avec leurs enveloppes en papier kraft. Après la guerre, car il y aura un après, il faudra un Nüremberg des chefs nazis ukrainiens, et un énorme coup de balai pour nettoyer la poussière laissée par les bombardement, et les traumatismes cruels et persistants d’une propagande odieuse et mortifère. Les pays occidentaux sont habitués aux mensonges les plus énormes, mais peut-être que les nationalistes ukrainiens sincères et modérés le sont moins. Ma mère, me racontait quand j’était petit et que je voulais devenir journaliste comme papa, que pendant l’occupation, elle écoutait assez fort , pour que les voisins entendent bien, Radio Paris, dont le slogan clandestin était: radio Paris ment, radio Paris ment, radio Paris est allemand- elle me racontait donc avoir entendu un communiqué du commandement en chef allemand annonçant l’écrasante victoire de von Paulus à Stalingrad. C’est formidable et je crois que cette anegdote maternelle a définitivement formé mon mental et ma suspicion chronique face aux chroniqueurs de tous poils. Merci Madame de remettre ce conflit dans sa dimention géopolique machiavelique et que le slogan de mes jeunes années militantes contre la guerre au Vietnam: « Yankee go home » deviendra réalité. J’y crois. Mon pére avant de mourir m’a confié que dans la presse il ya avait deux catégories de journalistes: les achetés et les vendus. Il m’a aussi confessé que jamais il n’aurait cru voir de son viant la chute du mur de Berlin. Tous les espoirs sont donc permis. Forza !
    Bien à vous et très cordialement

  8. Rémi Bouchard

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    Toujours un plaisir de vous lire. Lorsque l’absurdité devient la norme, le bon sens devient impensable. Heureusement, il en reste encore des poches…
    Ceci étant; l’occident en général, et la France en particulier dont les intérêts devraient d’ailleurs être le centre de nos préoccupations, s’est engagé tellement loin dans la dérive mortifère que vous décrivez qu’il a sans doute épuisé une bonne partie de sa crédibilité. Tant que tous les dirigeants qui ont alimenté cette hystérie anti-Russe, n’ont rien fait pour que le conflit ne démarre pas et tout fait pour qu’il ne s’arrête pas, ne seront pas remplacés, je ne vois pas comment un dialogue apaisé pourrait reprendre… Je crains donc que l’on en ait pour quelques années, voire un décennie ou plus, à creuser notre trou dans les poubelles de l’Histoire.

  9. Raúl Colón

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    Elles sont rares de nos jours les analyses éclairées, mais elles existent…heureusement. Merci Mme Galactéros!

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