{"id":18572,"date":"2023-03-06T18:35:39","date_gmt":"2023-03-06T17:35:39","guid":{"rendered":"https:\/\/geopragma.fr\/?p=18572"},"modified":"2023-03-07T01:25:45","modified_gmt":"2023-03-07T00:25:45","slug":"larctique-guerre-froide-ou-guerre-congelee","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/geopragma.fr\/larctique-guerre-froide-ou-guerre-congelee\/","title":{"rendered":"L’Arctique : Guerre Froide ou Guerre Congel\u00e9e ?"},"content":{"rendered":"\t\t
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Article r\u00e9dig\u00e9 par Christopher Coonen, membre du Conseil d’administration de GEOPRAGMA.<\/p>\n
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\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Le conflit ukrainien a \u00e9t\u00e9 le r\u00e9v\u00e9lateur d\u2019un nouvel \u00e9chiquier g\u00e9opolitique mondial, mettant fin \u00e0 presque sept d\u00e9cennies d\u2019un affrontement bipolaire entre les \u00c9tats-Unis et l\u2019Union sovi\u00e9tique, suivi d\u2019une vision unipolaire am\u00e9ricaine apr\u00e8s l\u2019\u00e9clatement de son empire rival russe. Nous avons bel et bien bascul\u00e9 dans un nouveau paradigme d\u2019antagonisme et de tensions entre l\u2019Occident, et les BRICS et le \u00ab\u00a0Grand Sud\u00a0\u00bb. Les BRICS vont d\u2019ailleurs devenir les BRIICSA moyennant le souhait de l\u2019Indon\u00e9sie et de l\u2019Alg\u00e9rie de les rejoindre. <\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Les ramifications de cette rivalit\u00e9 remettent en cause \u00e0 juste titre l\u2019hypocrisie occidentale sur son r\u00f4le soi-disant \u00ab\u00a0juste et de principes\u00a0\u00bb en termes de Droits de l\u2019homme et de d\u00e9mocratie\u00a0; l\u2019attitude cynique, belliqueuse et extraterritoriales des USA et le suivisme attentatoire europ\u00e9en sont pass\u00e9s par l\u00e0. Elles englobent les questions de culture, d\u2019\u00e9conomie, de s\u00e9curit\u00e9 et de d\u00e9fense, allant m\u00eame jusqu\u2019\u00e0 \u0153uvrer pour la d\u00e9dollarisation des \u00e9changes commerciaux mondiaux et des r\u00e9serves de devises d\u00e9tenues par les banques centrales.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Ce nouvel \u00e9chiquier cristallise aussi des aspirations de projection de puissance et de rapports de force, laissant poindre les zones g\u00e9ographiques terrestres ou du Cosmos qui deviennent ou deviendront des enjeux de tensions et de crises actuelles et futures. L\u2019un de ces espaces est l\u2019Arctique.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Longtemps per\u00e7u comme un territoire hostile et inaccessible, l\u2019Arctique redevient une pr\u00e9occupation pour les grandes puissances en 1996 avec la cr\u00e9ation du Conseil de l\u2019Arctique, un forum d\u2019\u00e9changes et de coop\u00e9ration autour des sujets touchant le climat, l’environnement, la science et la s\u00e9curit\u00e9, entre les 8 pays frontaliers de l\u2019Arctique : la Russie, les \u00c9tats-Unis, le Canada, le Danemark (Groenland), la Su\u00e8de, la Finlande, la Norv\u00e8ge et l’Islande. A noter que cinq des huit sont membres de l\u2019OTAN, avec deux pays suppl\u00e9mentaires en lice suite aux candidatures exprim\u00e9es en juin dernier par la Finlande et la Su\u00e8de. Sous le droit international existant, les huit nations se sont mises d\u2019accord alors pour d\u00e9finir les zones exclusives \u00e9conomiques (ZEE), comprenant les 12 milles d\u2019eaux territoriales et limit\u00e9es aux 200 milles d\u2019eaux internationales au-del\u00e0.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Cependant deux enjeux majeurs ont amplifi\u00e9 depuis quelques ann\u00e9es ces sujets\u00a0: le r\u00e9chauffement climatique et les questions militaires.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 La fonte acc\u00e9l\u00e9r\u00e9e de la banquise ouvre deux nouvelles opportunit\u00e9s : les passages maritimes et l\u2019acc\u00e8s facilit\u00e9 aux ressources gisant sous la calotte de glace. \u00c0 ces \u00e9v\u00e9nements g\u00e9opolitiques s\u2019ajoutent des observations scientifiques in\u00e9dites. Les grandes puissances prennent alors v\u00e9ritablement conscience du bouleversement \u00e0 venir. Selon les experts du Giec, avec la hausse des temp\u00e9ratures, la banquise pourrait totalement dispara\u00eetre en \u00e9t\u00e9 d’ici 2030, ouvrant de nouvelles voies maritimes, c\u2019est \u00e0 dire le passage du Nord-Est, ouvrant la voie la plus courte pour relier l’Europe \u00e0 l\u2019Asie ou vice-versa, le long des c\u00f4tes russes, plut\u00f4t qu’empruntant le canal de Suez. Temps de croisi\u00e8re diminu\u00e9 de 24 \u00e0 12 jours. De plus, l’Institut polaire norv\u00e9gien r\u00e9v\u00e8le que, pour la premi\u00e8re fois depuis le d\u00e9but de ses constatations en 1972, le passage du Nord-Ouest (reliant l\u2019Alaska \u00e0 l\u2019Europe) est \u00ab\u00a0enti\u00e8rement ouvert \u00e0 la navigation\u00a0\u00bb.<\/span><\/p>\n <\/span><\/p>\n <\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Selon une \u00e9tude en 2008 du tr\u00e8s s\u00e9rieux US Geological Survey<\/i>, la zone arctique rec\u00e8lerait plus de 10 % des r\u00e9serves mondiales de p\u00e9trole et pr\u00e8s de 30 % des r\u00e9serves de gaz naturel. Et la fonte des glaces appara\u00eet alors comme une aubaine \u00e9conomique pour les pays concern\u00e9s car l\u2019Arctique regorge d\u2019autres tr\u00e9sors : nickel, plomb, zinc, uranium, platine, terres rares \u2026 Cependant une grande majorit\u00e9 de ces hydrocarbures et ressources est situ\u00e9e dans la ZEE russe.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Vladimir Poutine mise beaucoup sur cet eldorado polaire et veut quadrupler d\u2019ici 2025 le volume de fret transitant par l\u2019Arctique. Symbole de ces aspirations, la gigantesque usine de liqu\u00e9faction de gaz naturel dans la p\u00e9ninsule de Yamal, con\u00e7ue en collaboration avec la Chine et le groupe fran\u00e7ais Total. Outre la possibilit\u00e9 de d\u00e9velopper des routes commerciales plus courtes par les passages du nord, la Chine veut ainsi imprimer sa pr\u00e9sence sur les \u00ab routes de la Soie polaire \u00bb car les projets de GNL repr\u00e9sentent la pierre angulaire de la coop\u00e9ration sino-russe en Arctique. En g\u00e9n\u00e9ral, l\u2019Empire du Milieu ne cache pas son attrait pour ce vaste territoire situ\u00e9 pourtant \u00e0 1.400 km de ses c\u00f4tes. \u00ab\u00a0Ce regain d\u2019int\u00e9r\u00eat s\u2019est mat\u00e9rialis\u00e9 d\u00e8s 2004 par la construction d\u2019une station scientifique sur l\u2019archipel norv\u00e9gien du Svalbard\u00a0\u00bb ; la Chine s\u2019est peu \u00e0 peu impos\u00e9e comme un partenaire scientifique mais aussi comme un partenaire \u00e9conomique majeur.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 En 2013, l\u2019Islande devient ainsi le premier pays europ\u00e9en \u00e0 signer un accord de libre-\u00e9change avec P\u00e9kin. La m\u00eame ann\u00e9e, la Chine\u00a0fait son entr\u00e9e au Conseil de l\u2019Arctique avec un statut de pays observateur. En 2018, la Chine\u00a0pr\u00e9sente\u00a0pour la premi\u00e8re fois sa politique arctique et se d\u00e9finit d\u00e9sormais comme un \u00ab\u00a0\u00c9tat proche-Arctique\u00a0\u00bb \u2013\u00a0un statut invent\u00e9 et fond\u00e9 sur une nouvelle interpr\u00e9tation des cartes. En quelques ann\u00e9es, P\u00e9kin est devenu\u00a0le premier investisseur dans la zone et s’est impliqu\u00e9 dans des dizaines de projets miniers, gaziers et p\u00e9troliers.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 La Russie, qui d\u00e9tient la\u00a0 fronti\u00e8re la plus longue avec l’Oc\u00e9an arctique, pourrait \u00eatre tent\u00e9e de bloquer ces routes en cas de tensions et d’escalade avec les pays occidentaux. Si les d\u00e9monstrations de force de la Russie en Arctique inqui\u00e8tent les pays occidentaux, pour le moment aucun pays arctique n\u2019a int\u00e9r\u00eat \u00e0 d\u00e9velopper un conflit arm\u00e9 dans la r\u00e9gion car l\u2019instabilit\u00e9 ferait sans doute fuir les investisseurs, \u00e0 minima.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Des tensions g\u00e9opolitiques ou de la militarisation, il n\u2019en a pas \u00e9t\u00e9 question \u00e0 Reykjavik en mai 2021 lors du dernier Forum ; il s\u2019\u00e9tait officiellement r\u00e9uni pour parler d\u00e9veloppement durable, coop\u00e9ration \u00e9conomique et pacifique et protection des populations autochtones menac\u00e9es par le r\u00e9chauffement climatique, trois fois plus rapide dans le Grand Nord que sur le reste de la plan\u00e8te. \u00ab\u00a0Nous nous engageons \u00e0 promouvoir une r\u00e9gion arctique pacifique o\u00f9 la coop\u00e9ration l’emporte en mati\u00e8re de climat, d’environnement, de science et de s\u00e9curit\u00e9\u00a0\u00bb, a d\u00e9clar\u00e9 alors le chef de la diplomatie am\u00e9ricaine, Antony Blinken.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Sergue\u00ef Lavrov, le ministre russe des Affaires \u00e9trang\u00e8res, a martel\u00e9 que l’Arctique \u00e9tait une zone d’influence l\u00e9gitime de Moscou et d\u00e9nonc\u00e9 \u00ab\u00a0l’offensive\u00a0\u00bb occidentale dans la r\u00e9gion, tandis son homologue am\u00e9ricain en visite au Danemark quelques jours auparavant, avait point\u00e9 du doigt \u00ab\u00a0l\u2019augmentation de certaines activit\u00e9s militaires dans l\u2019Arctique\u00a0\u00bb.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Ce dernier conclave a d\u00e9bouch\u00e9 sur une d\u00e9claration commune sur la n\u00e9cessit\u00e9 de pr\u00e9server la paix et de lutter contre le r\u00e9chauffement climatique. Une entente de fa\u00e7ade alors que les rivalit\u00e9s ne cessent de grandir dans cette r\u00e9gion devenue le p\u00f4le de toutes les convoitises.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Depuis 2010, la Russie a en effet construit ou modernis\u00e9 14 bases militaires datant de l\u2019\u00e9poque sovi\u00e9tique et multipli\u00e9 les exercices militaires. En mars 2017, Moscou a simul\u00e9 une attaque d\u2019avions contre un radar norv\u00e9gien. Puis les forces russes ont r\u00e9alis\u00e9 l\u2019exploit d\u2019un parachutage \u00e0 10.000 m\u00e8tres d\u2019altitude dans le cercle polaire, d\u00e9montrant leur capacit\u00e9 de projection dans des conditions extr\u00eames. Des images satellites r\u00e9centes montrent ces vieilles bases militaires et hangars sous-marins de l\u2019\u00e9poque sovi\u00e9tique r\u00e9nov\u00e9s, des stations radars flambant neuves install\u00e9es non loin de l\u2019Alaska et des pistes d\u2019atterrissage qui sont apparues dans l\u2019archipel des \u00eeles de Nouvelle-Sib\u00e9rie, confirmant l\u2019ampleur de cet effort. Pour souligner le tout, <\/span>Vladimir Poutine a sign\u00e9 au c\u0153ur de l\u2019\u00e9t\u00e9 2022 une nouvelle doctrine pour sa marine, indiquant que\u00a0la Russie d\u00e9fendrait \u00ab\u00a0par tous les moyens\u00a0\u00bb ses eaux arctiques\u00a0; le document les mentionne 66 fois.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 C\u2019est en effet dans cette r\u00e9gion que se trouve la flotte du Nord, la plus puissante des quatre flottes russes, et qui constitue la colonne vert\u00e9brale de la dissuasion nucl\u00e9aire maritime russe. <\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 En face, l\u2019OTAN montre aussi les muscles avec des exercices militaires de plus en plus fr\u00e9quents. En 2018, l\u2019exercice \u00ab\u00a0Trident Juncture\u00a0\u00bb en Norv\u00e8ge a rassembl\u00e9 des troupes des 29 pays membres, rejointes par celles de la Su\u00e8de et de la Finlande. D\u2019une ampleur in\u00e9gal\u00e9e depuis la fin de la Guerre froide, cette man\u0153uvre avait provoqu\u00e9 la fureur du Kremlin.<\/span> En amont d’une visite en ao\u00fbt 2022 du syst\u00e8me de radars de Cambridge Bay, au Canada, le Secr\u00e9taire g\u00e9n\u00e9ral de l\u2019OTAN, Jens Stoltenberg, a indiqu\u00e9 dans une tribune que\u00a0l’organisation militaire \u00ab\u00a0muscle la s\u00e9curit\u00e9 de l’Arctique\u00a0\u00bb, soulignant que \u00ab\u00a0le chemin le plus court vers l’Am\u00e9rique du Nord pour les missiles ou bombardiers russes serait le p\u00f4le Nord\u00a0\u00bb.<\/span> Les \u00c9tats-Unis voient d\u2019un mauvais \u0153il cette mont\u00e9e en puissance militaire \u00e0 quelques centaines de kilom\u00e8tres de leur territoire en Alaska. \u201cNous avons des int\u00e9r\u00eats de s\u00e9curit\u00e9 nationale \u00e9vidents dans cette r\u00e9gion que nous devons prot\u00e9ger et d\u00e9fendre\u201d, a averti en 2021 John F. Kirby, alors porte-parole du Pentagone.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Mais dans l\u2019esprit am\u00e9ricain, cette militarisation de l\u2019Arctique n\u2019est pas seulement \u00e0 but d\u00e9fensif. Washington craint le spectre du missile sous-marin Pos\u00e9idon<\/i> que la Russie serait en train de mettre au point dans l\u2019une de ses bases tout au nord du pays. Si ces nouvelles armes inqui\u00e8tent tant, c\u2019est qu\u2019il s\u2019agit de drones capables de d\u00e9jouer les syst\u00e8mes am\u00e9ricains de d\u00e9tection sous-marine et qui sont \u00e9quip\u00e9s de t\u00eates explosives de plusieurs m\u00e9gatonnes. En explosant, elles pourraient cr\u00e9er des \u2018tsunamis\u2019 radioactifs au large des c\u00f4tes am\u00e9ricaines.<\/span><\/p>\n \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 La multiplication des bases militaires russes permettrait de pr\u00e9parer le contr\u00f4le de facto par la Russie du trafic maritime le long de cette route. Les \u00c9tats-Unis n\u2019ont aucune envie de voir se r\u00e9p\u00e9ter dans cette r\u00e9gion la m\u00eame situation qu\u2019en mer de Chine m\u00e9ridionale, o\u00f9 P\u00e9kin essaie d\u2019imposer sa souverainet\u00e9 en construisant un r\u00e9seau d\u2019installations militaires.<\/span> \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Si vis pacem para bellum<\/span><\/i>. <\/span>Alors que John F. Kirby semblait sugg\u00e9rer en 2021 que \u201cpersonne n\u2019a int\u00e9r\u00eat \u00e0 ce que l\u2019Arctique devienne une zone militaris\u00e9e\u201d, ce n\u2019\u00e9tait pas tant un appel \u00e0 la paix dans le monde des glaciers, qu\u2019une mise en garde indiquant que les \u00c9tats-Unis sont pr\u00eats \u00e0 d\u00e9fendre leurs int\u00e9r\u00eats \u00e9conomiques.<\/span> Les \u00c9tats-Unis ont d\u00e9ploy\u00e9 le 28 f\u00e9vrier dernier l\u2019un de leurs seize Boeing E6-Mercury en Islande, qui servent (avec une autonomie de 12.000 kilom\u00e8tres) de postes de commandement a\u00e9riens et de relais de communication pour le National Command Authority<\/i> am\u00e9ricain, pour des attaques intercontinentales nucl\u00e9aires potentielles \u00e0 partir des silos aux US ou depuis les SNLEs am\u00e9ricains qui r\u00f4dent sous la banquise \u00e0 l\u2019ann\u00e9e, jouant au chat et \u00e0 la souris avec les vaisseaux russes ou fran\u00e7ais \u2026 Des E6 additionnels pourraient rejoindre prochainement d\u2019autres cieux otaniens en Europe.<\/span><\/p>\n \u00a0<\/span>\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Plus l\u2019Arctique se lib\u00e8re, plus il est\u00a0rentable et int\u00e9ressant d\u2019y mener des activit\u00e9s \u00e9conomiques et militaires. Il va donc\u00a0devenir un point de convergence des puissances de l\u2019h\u00e9misph\u00e8re nord : \u00c9tats-Unis, Russie et Chine. L\u2019Arctique, c\u2019est l\u2019enjeu du si\u00e8cle \u00e0 venir.<\/span><\/p>\n Christopher Coonen. Arctique : Guerre Froide ou Guerre Congel\u00e9e ? \u00a0es<\/span><\/p>\n <\/p>\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/section>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t","protected":false},"excerpt":{"rendered":" Article r\u00e9dig\u00e9 par Christopher Coonen, membre du Conseil d’administration de GEOPRAGMA. \u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0\u00a0 Le conflit ukrainien a \u00e9t\u00e9 le r\u00e9v\u00e9lateur d\u2019un nouvel \u00e9chiquier g\u00e9opolitique mondial, mettant fin \u00e0 presque sept d\u00e9cennies d\u2019un affrontement bipolaire entre les \u00c9tats-Unis et l\u2019Union sovi\u00e9tique, suivi d\u2019une vision unipolaire am\u00e9ricaine apr\u00e8s l\u2019\u00e9clatement de son empire rival russe. 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