{"id":15012,"date":"2021-05-28T15:27:10","date_gmt":"2021-05-28T13:27:10","guid":{"rendered":"https:\/\/geopragma.fr\/?p=15012"},"modified":"2021-09-17T11:45:17","modified_gmt":"2021-09-17T09:45:17","slug":"renaud-girard-lunion-europeenne-ne-fait-peur-a-personne","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/geopragma.fr\/renaud-girard-lunion-europeenne-ne-fait-peur-a-personne\/","title":{"rendered":"L’Union europ\u00e9enne ne fait peur \u00e0 personne !"},"content":{"rendered":"\n
Chronique internationale du Figaro du mardi 25 mai 2021 par Renaud Girard.<\/p>\n\n\n\n
<\/p>\n\n\n\n
Lorsque, le 10 septembre 2019, la Pr\u00e9sidente de la Commission europ\u00e9enne<\/a>, l’Allemande Ursula Von der Leyen, installa son Vice-pr\u00e9sident, l’Espagnol Josep Borrell, dans ses fonctions de Haut Repr\u00e9sentant de l’Union pour les affaires \u00e9trang\u00e8res et la politique de s\u00e9curit\u00e9, elle lui dit : \u00ab Nous devons \u00eatre une Commission g\u00e9opolitique !<\/em> \u00bb.<\/p>\n\n\n\n Historiquement, sous l’influence du g\u00e9ographe allemand Friedrich Ratzel, le terme g\u00e9opolitique d\u00e9signe l’\u00e9tude des rapports de pouvoir entre Etats. Ratzel (1844-1904<\/a>), premier th\u00e9oricien du Lebensraum <\/em>(l’espace vital), estimait que la politique \u00e9trang\u00e8re de l’Allemagne devait veiller \u00e0 toujours maintenir des rapports de force favorables avec ses voisins. C’est d’ailleurs ce que fit son compatriote Bismarck, le Chancelier de fer, qui dirigea, avec talent, les affaires allemandes de 1870 \u00e0 1890. L’Allemagne bismarckienne \u00e9tait un Etat respect\u00e9 dans le monde, tout en sachant \u00e9viter tout aventurisme.<\/p>\n\n\n\n Bien que dot\u00e9e depuis un an et demi d’une \u00ab Commission g\u00e9opolitique<\/em> \u00bb, on ne peut pas dire que l’Union europ\u00e9enne (UE) apparaisse vraiment comme une puissance respect\u00e9e dans le monde. Non seulement elle ne fait peur \u00e0 personne, mais elle se laisse marcher dessus avec une singuli\u00e8re complaisance. Il y a la forme (qui compte beaucoup en diplomatie) et il y a le fond.<\/p>\n\n\n\n Sur la forme, on a vu, au cours du premier tiers de l’ann\u00e9e 2021, la Commission europ\u00e9enne se faire humilier par les deux grandes autocraties expansionnistes voisines de l’Union. Le 5 f\u00e9vrier 2021, alors m\u00eame que<\/a> M. Borrell \u00e9tait en visite \u00e0 Moscou, les autorit\u00e9s russes expulsaient trois diplomates europ\u00e9ens (un Allemand, un Polonais, un Su\u00e9dois), sous pr\u00e9texte qu’ils auraient particip\u00e9 \u00e0 un rassemblement de soutien \u00e0 l’opposant Navalny.<\/p>\n\n\n\n